L'histoire du sarouel en bref, par Forgotten Tribes
Connaissez-vous bien l’histoire du Sarouel ?
Le sarouel moderne, appelé « harem trouser » dans les pays anglo-saxons, est associé à un style de vie relax et décontracté. Il offre un confort, une sensation de liberté de mouvement, et un style sans entraves.
Il est tellement ancré dans la culture occidentale, que l’on oublie facilement que les sarouels existent depuis des centaines d’années, et que l’on en trouvait dans différents pays à travers le monde. Le nom lui-même donne des indices quant à ses origines. Mais ne vous êtes-vous jamais demandé d’où son nom si évocateur tirait sa source ?
Voilà quelques éléments d’histoire qui vous éclaireront sur ces pantalons emblématiques, et leur fascinant voyage des déserts d’Afrique jusqu’à la mode avant-gardiste du 21ème siècle.
Un vrai pantalon persan ?
Les origines exactes du sarouel ample que nous chérissons tant sont toujours inconnues. Beaucoup d’historiens pensent que le sarouel fut créé par les Perses il y a plus de 2000 ans. Néanmoins, ils ne s’accordent pas tous sur ce sujet, et certains évoquent plutôt une création plus récente, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, ou en Turquie.
Cela pourrait d’une certaine façon expliquer son nom. Le terme « harem » est défini en tant que « lieu sacré pour les membres féminins de la famille » dans la culture arabe. Les harems étaient généralement constitués de femmes et de concubines, et il était strictement interdit aux hommes d’y mettre les pieds. Des illustrations du 19ème siècle représentent des femmes nord-africaines provenant de harems portant des pantalons larges en forme de tulipes pour préserver leur pudeur, et c’est généralement cette origine qui fait consensus.
L’histoire du sarouel asiatique
Le sarouel n’était pas juste porté par les Africains, les Turques, ou les habitants du Moyen-Orient. Il y a de nombreux éléments qui corroborent le fait que des types de pantalons similaires étaient aussi portés en Asie du Sud-est, et plus particulièrement chez les Hmong de Chine, du Vietnam, du Laos, et de Thaïlande.
On peut néanmoins noter des différences marquées de style. Alors que les sarouels arabes ont une forme très distinctive de tulipe à chaque jambe, les sarouels Hmong étaient souvent plus larges et plus bas à l’entrejambe.
Le sarouel dans le style militaire français
Au 19ème siècle, les recrues militaires françaises en service en Afrique du Nord remarquèrent que les locaux portaient ces matières aérées et flottantes dans le désert brûlant, et décidèrent d’incorporer rapidement ce style à leur uniforme. On émet l’hypothèse que ce soit une des façons par laquelle le sarouel fût introduit en Europe.
Les suffragettes furent célèbres pour s’être opposées aux corsets et les jupes étriquées de rigueur à l’époque, et furent parmi les premières européennes à embrasser ce style du sarouel, ce qui entraîna bien évidemment des contestations de la part de leurs opposants conservateurs. En Amérique, Amelia Bloomer voulait convaincre les femmes que les sarouels étaient plus confortables que leurs robes étriquées, et elle en fit une affaire personnelle. Son héritage fut de laisser au sarouel un nouveau nom populaire, la culotte bouffante, « bloomer » (en anglais) !
En France, ce n’est que dans les années 1920 que le grand couturier Paul Poiret commença à incorporer des pantalons inspirés du sarouel dans ses collections. Ces pantalons emblématiques commencèrent alors à attirer l’attention du grand public. Ce mélange de pantalons exotiques, combiné à des coiffes et des caftans, allait à l’encontre de la croyance populaire que les femmes devaient s’en tenir à la jupe, et il était sévèrement critiqué pour ses formes « sexualisées » et « inappropriées ».
Les sarouels entrent dans l’ère moderne
Les styles flottants hippies des années 1960 et 1970 étaient indubitablement inspirés par les styles emblématiques de Poiret. Malgré tout, ce n’est que dans les années 1980 que les sarouels ont vraiment obtenu la reconnaissance qu’ils méritaient. Un des exemples les plus populaires se trouve chez le rappeur MC Hammer, dont les sarouels rouges ou brillants or, rentrèrent dans l’histoire comme l’une des tenues les plus célèbres de la scène musicale.
De nos jours, le sarouel est devenu un des chouchous dans les cercles de la mode, porté par des célébrités telles que Rihanna, Heidi Klum, ou encore Jennifer Lopez. Les sarouels modernes ont souvent des imprimés d’inspiration asiatique ou africaine, rendant hommage à leurs origines. Les designs asymétriques s’inspirent plus du style nord-africain, alors que les sarouels avec l’entrejambe extra-basse s’inspirent plutôt du style des Hmong. Désormais, les sarouels peuvent être portés en toute circonstance, du festival, à la plage, en passant par la soirée entre amis… à vrai dire, toutes les occasions sont bonnes.
Venez jeter un œil à notre sélection de sarouels sur Forgotten Tribes.